Sud ouest par IS. DE MONTVERT-CHAUSSY
Le dynamisme des éditeurs s'est traduit par de multiples rencontres et dédicaces
Les éditeurs de province ne boudent pas le Salon de Paris, un authentique rendez-vous entre les professionnels et le grand public. Le grand déferlement d'auto-éditeurs, dans des manifestations aussi prisées que Brive par exemple, soulève à leurs yeux une inquiétude autrement plus préoccupante pour l'avenir de la littérature que l'émergence du livre numérique. Porte de Versailles, pendant trois jours, il n'y avait que de véritables professionnels de l'édition.
Le 32e Salon du livre de Paris, qui s'est achevé hier soir, a donné une fois de plus une image particulièrement dynamique de la filière livre en Aquitaine. Il est bien question de filière, puisque l'Agence régionale du livre, Ecla (Écrit cinéma livre audiovisuel), qui prend en charge toute la logistique, avait également invité des libraires - deux par département - pour une rencontre interprofessionnelle.
Elle a été poussée en cela par les éditeurs eux-mêmes : en février, lors d'une journée de travail, les éditeurs avaient sollicité un soutien pour des contacts plus formels avec les libraires indépendants qui maillent le même territoire qu'eux. Hier, pour la Gironde, Hélène des Ligneris (La Machine à lire à Bordeaux) et Corinne Caupenne, (La Librairie de Corinne à Soulac) participaient à cette rencontre.
Quarante rencontres
Ecla a accueilli 22 éditeurs sur le stand Aquitaine, dont 13 girondins. Tous avaient une véritable actualité éditoriale, et ont assuré, avec leurs auteurs, une quarantaine de rencontres, cartes blanches et dédicaces sur les 60 estampillées Aquitaine. Sans oublier l'exposition consacrée au Landais Pierre Benoit, auteur du très beau « L'Île verte » réédité il y a peu chez Confluences.
L'un des thèmes du salon portait sur la littérature japonaise. Elytis, fort de plusieurs titres de Viviane Moore dans son catalogue, présentait « Tokyo instantanés », de la sociologue Muriel Jolivet. Cécile Defaut - qui a rejoint le Bord de l'eau récemment - venait avec les auteurs de trois textes récents « Ôé Kenzaburô », « D'après le Japon » et « Tombeaux d'après ''La Mer de la fertilité'' de Mishima ».
Le livre au cœur de la cité a permis à Bastingage et Christian Villenave une passionnante causerie vendredi dernier. C'était d'ailleurs le grand jour des Aquitains, qui de 16 heures à 20 heures, ont monopolisé l'Agora avec six conférences successives.
Innovation et valeurs sûres
La palme de la témérité des choix purement littéraires revient à Finitude et son énorme projet de publication du « Journal » inédit de Henry David Thoreau, premier volume sorti le jour de l'ouverture du Salon. Cet auteur prolifique et hors catégorie intervient aussi dans le catalogue du confidentiel et précieux Atelier de l'agneau, perdu dans les coteaux de Saint-Quentin-de-Caplong.
Le Castor astral, les Requins marteaux et l'Arbre vengeur se sont montrés à égalité dans le genre décalé, l'un avec sa collection Curiosa, le second avec son irrévérencieux, mais très soft, « apéro BD cul », le dernier avec son catalogue dépliant pour versions courtes. Cataplum, dans son registre novateur de microfiction a beaucoup intrigué le lecteur
Les valeurs sûres, histoire et patrimoine, étaient représentées par Sud-Ouest, les Éditions de l'Entre-deux-Mers et Le Festin, eux aussi venus avec des nouveautés et des auteurs. À noter, le très joli succès des séances de dédicaces d'Hubert Reeves au stand d'Elytis, et d'Anne-Marie Cocula invitée par le Périgourdin Fanlac
Les éditeurs girondins présents sur le salon du livre à Paris : Atelier de l'agneau, Bastingage, Finitude, Cataplum, Le Castor astral, Le Bord de l'eau, Cécile Defaut, Elytis, L'Entre-deux-Mers, Les Requins marteaux, Sud-Ouest, l'Arbre vengeur, William Blake
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
donc, tu voulais dire quoi ?