mercredi 24 mars 2010

Corbeyran, le luxuriant

Supplément Sud ouest

Dans son atelier du cours Balguerie à Bordeaux, il travaille en vitrine dès 7 heures. « Des gens rentrent parfois, discutent dix minutes et ce sont toujours eux qui s'en vont d'eux-mêmes », dit-il doucement. Crâne rasé et noirs habits : on l'imagine sans peine évoluer dans l'une des nombreuses séries fantastiques qu'il a créées depuis quinze ans, du « Régulateur » à « Uchronie(s) » en passant par « Le Chant des Stryges » dont le premier tome s'est écoulé depuis sa parution il y a treize ans, à 100 000 exemplaires.

Dix ans plus tôt, il débarquait de Marseille à la Bastide pour rejoindre un pote dessinateur « qui me fera manger ». Il va acquérir son volume de jeu à l'aube des années 90, quand les maisons Soleil, Vent d'ouest ou Delcourt naissent et cherchent des auteurs dans un contexte de forte demande. Si le fantastique est son terrain de prédilection, le scénariste bordelais revendique un éclectisme au sein du genre, « qui me permet d'aborder des thèmes forts, reflétant aussi notre époque.
C'est « Metronom' » avec Grun au dessin (lire en page 6). C'est « Climax », variation sur le réchauffement climatique, prix Tournesol à Angoulême cette année. « J'assume cette fonction de divertissement qui n'empêche pas le propos », répond-il tranquillement à ceux qui l'ignorent parce qu'il est « commercial ».
Les deux romans qu'il adapte en ce moment ne devraient pas les dissuader de persifler : « Sept jours pour une éternité » de Marc Lévy et « Les Thanatonautes » de Bernard Werber. « Deux belles rencontres », dit Corbeyran qui travaille aussi à une saga familiale sur le vin : « Médoc ». « Accessoirement », l'homme a écrit le dernier « XIII », blockbuster de BD s'il en est. Reçu comme une star en Belgique, à sa sortie l'automne dernier, totale ignorance critique en France. « Le public était là », dit-il. « 160 000 exemplaires déjà. » Succès public contre chouchou des critiques : un clivage qui en BD comme ailleurs, semble avoir la belle vie en Gironde... comme ailleurs.

Présent au festival pour des dédicaces et deux débats dimanche (lire page 8).

Auteur : Y. D.

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