avec
Charles Burns
Une soirée organisée par les éditions Cornélius et la librairie BD Fugue.
Rencontre avec Charles Burns, un des auteurs majeurs de la BD américaine actuelle (publié par Cornélius, éditeur de BD tout récemment installé à Bègles et qui marque son arrivée en invitant ce créateur d'exception). Projection unique de No country for old men des frères Coen choisi par Charles Burns, suivie d'une rencontre avec l'auteur-dessinateur. Un dessin inédit de Charles Burns sera offert à chaque spectateur à la fin de la soirée.
Achetez vos places à l'avance, à partir du Dimanche 21 Septembre.
Les premières histoires de Charles Burns sont publiées dans Heavy Metal, puis dans Raw, la revue d'avant-garde dirigée par Art Spiegelman et Françoise Mouly. Il partage alors son temps entre illustration et BD, se faisant avec les livres Big Baby et Fleur de Peau le chroniqueur d'une Amérique plus proche des Enfers que du Purgatoire. À partir de 1994, il se consacre à Black Hole, feuilleton brutal et poisseux qui deviendra son chef-d'œuvre et lui apportera une reconnaissance internationale, puis à la trilogie Toxic, dont les Editions Cornelius publient fin Septembre le tome ultime : Calaveras.
Burns par François Ayroles dans Nouveaux moments clés, Jérôme d'Aviau pour le bouquin d'Hervé Bourhis et Terreur à venir, et Terreur graphique sur la-bam.tumblr.com/ (indisponible) le 12 mars 2013 ("Gnarls Burnes").
L'auteur sera en dédicace demain à La mauvaise réputation et ce week-end à Nérac, invité des héritiers de Chaland.
sud ouest du 28/09 par s.jonathan@sudouest.fr
RépondreSupprimerNoirceur et étrangeté : « Black Hole », « Toxic »… L'univers de l'auteur américain Charles Burns est un monde de cauchemars révélateurs de nos psychés malades. Ex- camarade de classe de Matt Groening (le père des Simpson), Burns cultive le paradoxe en revendiquant l'influence d'Hergé. Révélé par Art Spiegelman et Françoise Mouly dans le magazine culte « Raw », il passera cette semaine par Bordeaux et sera l'invité d'honneur des Rencontres Chaland de Nérac.
Avec « Calavera », vous avez clos la trilogie « Toxic ». Dans quel état d'esprit êtes-vous ?
Charles Burns. Il y a toujours un décalage entre le moment où j'en ai terminé et celui où les livres sortent en librairie. Les lecteurs que j'ai pu rencontrer me disent tous leur satisfaction de voir que les éléments qui semblaient disparates et éclatés finissent par tous se rejoindre et faire sens ensemble. On me demande souvent : « Est-ce vraiment la fin ? » Eh oui, absolument. C'est d'ailleurs indiqué sur l'ultime page du dernier tome.
Yves Chaland était un des maîtres de la ligne claire. Quelle définition donneriez-vous de ce style graphique ?
Peut-être que ligne claire désigne avant tout un état d'esprit. Je ne crois pas m'inscrire dans ce style. Mais quand j'avais une vingtaine d'années et que j'ai découvert les travaux d'artistes comme Yves Chaland ou Joost Swarte, je me suis senti immédiatement attiré. Bien que ne parlant pas français, j'ai acheté un grand nombre de livres que j'admirais immensément.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec l'œuvre d'Hergé ?
Au début des années 1960, Golden Press avait publié six albums de Tintin aux États-Unis. Et mon père, passionné de livres et de comics, m'avait offert « Le Secret de la Licorne ». Je devais avoir 4 ou 5 ans, et je ne savais pas encore lire ; mais ça m'a transporté. J'avais déjà lu des bandes dessinées destinées aux enfants, mais ça, c'était une expérience complètement différente. C'était comme entrer dans un monde mystérieux, riche et complètement nouveau.
Je ne comprenais évidemment rien aux références culturelles, mais le trait, l'histoire, les couleurs et le livre lui-même en tant qu'objet (son grand format, sa couverture rigide et ses incroyables pages de garde) me montraient la voie vers ce qu'une bonne bande dessinée devait être. Je ressentais une grande frustration devant le cartouche au dos des six albums publiés aux États-Unis, qui disait « Guettez les autres épisodes », parce qu'ils n'étaient pas édités chez nous. Ce n'est que bien plus tard, quand les éditions anglaises ont été importées, que j'ai pu découvrir ces livres manquants.
Des rumeurs font état d'une adaptation de « Black Hole » au cinéma. Où en est-on ?
RépondreSupprimerEn 2005 ou 2006, j'ai vendu les droits pour une adaptation, et ces droits ont été renouvelés plusieurs fois. Chaque année, on me tient au courant de l'avancée du projet, mais comme je ne comprends rien au fonctionnement d'Hollywood, tout ce que je sais, c'est que ça va se faire.
À Bordeaux, vous animerez une rencontre après le film « No Country for Old Men ». Pourquoi ce choix ?
Je voulais choisir un film qui soit vraiment américain. J'aime tous les films des frères Coen, et celui-ci particulièrement. Je suis aussi très fan de Cormac McCarthy, l'auteur du roman dont le film est inspiré.
Dans le dernier épisode de « La Planète des Singes », on voit un des personnages principaux en train de lire votre album « Black Hole »…
Oui. J'avais donné mon autorisation il y a plusieurs années, en pensant que mon livre serait juste un accessoire. Je n'imaginais pas qu'il serait partie intégrante de l'intrigue du film. Et puis cela m'était sorti de la tête quand un journaliste m'a contacté. Je n'avais pas encore vu le film, juste quelques extraits sur Internet… J'imagine que je devrais être reconnaissant envers les scénaristes : mon livre y survit à la destruction de la civilisation humaine, ce n'est pas rien.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
L'écriture d'une nouvelle histoire. Il y a eu quelques faux départs, mais c'est plutôt habituel chez moi. Et puis je travaille sur le design et la mise en page d'un beau livre qui rassemble différentes œuvres en rapport avec la trilogie « Toxic ». Sinon, j'ignore encore quelles formes prendront mes travaux après cela ; mais je me dis que c'est une bonne chose.