Eric Audebert et Alfred
Au début était Bordeaux et sa centaine d'auteurs de bande dessinée. Une richesse, un trésor de Rackam le Rouge qui fait de la capitale girondine aussi une capitale du neuvième art. Puis est arrivé Éric Audebert et sa connaissance du terrain et des auteurs, qui, avec son association 9-33, explore toutes les possibilités du genre, loin des festivals traditionnels. Le directeur artistique a souhaité pour ce Regard 9 accueillir cette année en invité spécial Alfred, qui a reçu le Fauve d'or pour son album Come prima, à Angoulême, en janvier dernier. Cette édition a donc l'accent italien avec une grande expo intitulée « Italiques », « une vision affective et subjective » de l'auteur autour de Venise, Naples et la région des Cinque Terre.
- Est-ce un plus pour Regard 9 d'avoir Alfred comme invité spécial ?
- Bien sûr. Mais la présence d'Alfred était déjà prévue, je l'avais invité lors de la dernière édition de Regard 9, et la programmation a été calée en novembre dernier. J'avais vu les planches de Come prima en amont, j'ai suivi la réalisation de cet album. On se disait alors que, comme il sortait en octobre, sa présence sur le festival serait comme une continuité. Alfred avait d'ailleurs beaucoup aimé l'édition autour de David Prudhomme, et il apprécie énormément le principe que l'auteur sorte de ses cases, puisse s'exprimer sur différents supports. Effectivement, avec ce Fauve d'or, j'ai pris conscience qu'il y aurait un focus sur le festival, car Regard 9 est le premier gros événement autour d'Alfred après cette récompense.
- Comment avez-vous imaginé cette édition ?
- La scénographie de l'espace Saint-Rémi est une évocation des ruelles de Venise avec un dédale au cœur duquel se balade un couple poursuivi par un animal mythologique. J'ai imaginé cette mise en espace après avoir vu les sculptures de Richard Serra au Guggenheim de Bilbao. Au début, j'étais parti sur l'idée de parler de tous les univers d'Alfred. Mais il a eu l'envie de se centrer sur l'Italie. Je me nourris de sa création pour la scénographier. Ensemble, nous sommes allés en Italie, et Venise est une ville morte le soir à 21 h 30, les touristes sont partis, logent souvent loin du centre-ville, trop cher. Ainsi, le parcours de l'exposition « Italiques » est donc pensé comme une déambulation à l'aveugle, juste éclairée à la torche, avec des conversations en italien et en français, en fond sonore. Dans l'entrée, il y a de grands dessins de 8 m × 3 m, qui nous offrent une vue sur Venise.
- Regard 9 est unique en son genre…
- Je crois que c'est le seul festival de création en BD et pas de dédicace ou de simple diffusion. Il y a bien Pulp, en région parisienne, mais qui a d'autres moyens que nous, car produit par Arte. Les artistes s'emparent totalement de Regard 9, artistiquement et humainement. Ils s'investissent dans l'organisation, je leur laisse le choix des formats, des invités. Par ailleurs, le festival et ses propositions intéressent aussi les éditeurs. Ainsi, Delcourt va sortir en novembre prochain un livre d'art de 80 pages, format à l'italienne, qui reprendra les œuvres créées pour l'exposition « Italiques ».
- Les rendez-vous à ne pas manquer ?
- Nous proposons chaque jour des spectacles et Alfred tenait à ce qu'il y en ait pour la jeunesse. Donc, tous les mercredis et samedis, il y aura un spectacle pour enfants. Il a aussi invité ses amis de l'atelier Flambant neuf, pour une performance graphico-musicale. De grands noms de la BD italienne seront présents pour un concert dessiné d'exception : Stefano Ricci, Manuele Fior et Eddy Vaccaro. « L'Avventura » est une autre proposition musicale et dessinée, en compagnie de Sol Hess et Laureline Mattiussi, accompagnés de la chanteuse italienne Mari Lanera pour un hommage à la chanson et au cinéma populaires italiens. En revanche, je me garde toujours la soirée de clôture, c'est mon terrain personnel et, cette année, ce sera un concert dessiné à la Rock School Barbey. La carte blanche s'arrête là, et je veux du dessin et du rock.
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Au début était Bordeaux et sa centaine d'auteurs de bande dessinée. Une richesse, un trésor de Rackam le Rouge qui fait de la capitale girondine aussi une capitale du neuvième art. Puis est arrivé Éric Audebert et sa connaissance du terrain et des auteurs, qui, avec son association 9-33, explore toutes les possibilités du genre, loin des festivals traditionnels. Le directeur artistique a souhaité pour ce Regard 9 accueillir cette année en invité spécial Alfred, qui a reçu le Fauve d'or pour son album Come prima, à Angoulême, en janvier dernier. Cette édition a donc l'accent italien avec une grande expo intitulée « Italiques », « une vision affective et subjective » de l'auteur autour de Venise, Naples et la région des Cinque Terre.
- Est-ce un plus pour Regard 9 d'avoir Alfred comme invité spécial ?
- Bien sûr. Mais la présence d'Alfred était déjà prévue, je l'avais invité lors de la dernière édition de Regard 9, et la programmation a été calée en novembre dernier. J'avais vu les planches de Come prima en amont, j'ai suivi la réalisation de cet album. On se disait alors que, comme il sortait en octobre, sa présence sur le festival serait comme une continuité. Alfred avait d'ailleurs beaucoup aimé l'édition autour de David Prudhomme, et il apprécie énormément le principe que l'auteur sorte de ses cases, puisse s'exprimer sur différents supports. Effectivement, avec ce Fauve d'or, j'ai pris conscience qu'il y aurait un focus sur le festival, car Regard 9 est le premier gros événement autour d'Alfred après cette récompense.
- Comment avez-vous imaginé cette édition ?
- La scénographie de l'espace Saint-Rémi est une évocation des ruelles de Venise avec un dédale au cœur duquel se balade un couple poursuivi par un animal mythologique. J'ai imaginé cette mise en espace après avoir vu les sculptures de Richard Serra au Guggenheim de Bilbao. Au début, j'étais parti sur l'idée de parler de tous les univers d'Alfred. Mais il a eu l'envie de se centrer sur l'Italie. Je me nourris de sa création pour la scénographier. Ensemble, nous sommes allés en Italie, et Venise est une ville morte le soir à 21 h 30, les touristes sont partis, logent souvent loin du centre-ville, trop cher. Ainsi, le parcours de l'exposition « Italiques » est donc pensé comme une déambulation à l'aveugle, juste éclairée à la torche, avec des conversations en italien et en français, en fond sonore. Dans l'entrée, il y a de grands dessins de 8 m × 3 m, qui nous offrent une vue sur Venise.
- Regard 9 est unique en son genre…
- Je crois que c'est le seul festival de création en BD et pas de dédicace ou de simple diffusion. Il y a bien Pulp, en région parisienne, mais qui a d'autres moyens que nous, car produit par Arte. Les artistes s'emparent totalement de Regard 9, artistiquement et humainement. Ils s'investissent dans l'organisation, je leur laisse le choix des formats, des invités. Par ailleurs, le festival et ses propositions intéressent aussi les éditeurs. Ainsi, Delcourt va sortir en novembre prochain un livre d'art de 80 pages, format à l'italienne, qui reprendra les œuvres créées pour l'exposition « Italiques ».
- Les rendez-vous à ne pas manquer ?
- Nous proposons chaque jour des spectacles et Alfred tenait à ce qu'il y en ait pour la jeunesse. Donc, tous les mercredis et samedis, il y aura un spectacle pour enfants. Il a aussi invité ses amis de l'atelier Flambant neuf, pour une performance graphico-musicale. De grands noms de la BD italienne seront présents pour un concert dessiné d'exception : Stefano Ricci, Manuele Fior et Eddy Vaccaro. « L'Avventura » est une autre proposition musicale et dessinée, en compagnie de Sol Hess et Laureline Mattiussi, accompagnés de la chanteuse italienne Mari Lanera pour un hommage à la chanson et au cinéma populaires italiens. En revanche, je me garde toujours la soirée de clôture, c'est mon terrain personnel et, cette année, ce sera un concert dessiné à la Rock School Barbey. La carte blanche s'arrête là, et je veux du dessin et du rock.
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