Cette d’année l’invité d’honneur est Corbeyran, scénariste BD reconnu (le chant des Stryges, la conjuration d’opale, le régulateur, le cadet des Soupetard….)
Le salon s’articulera autour de lui avec la présence de plusieurs de ses collaborateurs, tous dessinateurs. Parmi eux, Morinière et Gourdon sont deux auteurs spécialisés jeunesse.
D’autres ont participé au projet Zodiaque, pour lequel chaque signe du zodiaque est associé à une BD scénariste par Corbeyran.
De nombreux auteurs présents pour les séances de dédicaces : Bingono, Calvez, Chabbert, Espe, Goethals, Gourdon, Grun, Guérineau, Horne, Jef, Lannoy, Ludoluilabi (à confirmer), Morinière, Robin, Suro, Taranzano, Ullcer et Verdier.
Mais également : exposition de planches originales, concours de dessin ouvert à tous, ateliers créatifs pour enfants et adolescents autour du manga, coin-lecture, tombola géante...
Sud ouest par Jean-Marc Lernould
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L'univers BD très prolifique de Corbeyran
Le troisième salon de la bande dessinée réunira le scénariste et une quinzaine de ses collaborateurs.
La troisième édition du salon de la BD de Clairac, À l'assaut des bulles, dépassera-t-elle le cap des 900 visiteurs franchi l'an dernier ? C'est fort probable, car les organisateurs ont opté pour une véritable locomotive afin de drainer sur les bords du Lot les amateurs de BD, avec le scénariste Éric Corbeyran, l'un des auteurs les plus prolifiques de ces dernières années, qui cumule les séries (Le Chant des stryges, Uchronies, Le Zodiaque, etc.), soit des BD grand public.
Il sera essentiellement accompagné de dessinateurs travaillant avec lui, des fidèles collaborateurs comme Éric Chabbert, Espé (auteur de l'affiche du festival), Richard Guérineau, Bénédicte Gourdon… Soit au total 17 auteurs qui viendront dédicacer leurs albums samedi 24 et dimanche 25 novembre à la salle des fêtes de Clairac.
Le festival aura réellement déjà démarré deux jours auparavant, dès jeudi 22 novembre, avec à 20 h 30 au cinéma Rex de Tonneins la projection du film Couleur de peau : miel, tiré de la BD éponyme de Jung sur son passé de petit Coréen adopté.
Dans les écoles
Ce jeudi également, le dessinateur Aurélien Morinière (Aethernam, avec Samély, New Beijing dernièrement, dans la série Uchronies) interviendra au lycée professionnel Porte du Lot, ainsi que le lendemain vendredi au collège de Germillac et au CAT de Castille. De son côté, Bénédicte Gourdon « Le Port de la Lune », avec Corbeyran, travaillera avec les élèves de l'école primaire de Clairac, avec le soutien de l'Amicale laïque.
Le salon en lui-même aura lieu de 10 heures à 18 heures les deux jours, avec sur place des ateliers destinés aux enfants et aux ados (sur le manga), un concours de dessin, un coin lecture avec l'association Lire et faire lire et deux expositions : l'une composée de planches originales de l'album Château Bordeaux d'Espé, l'autre retraçant l'itinéraire et les nombreuses publications d'Éric Corbeyran.
Enfin, une tombola permettra de gagner une planche originale d'Ullcer (Zodiaque, tome 7) et des BD dédicacées. On trouvera bien sûr sur place les BD des différents auteurs à acheter
Sud ouest par Jean-Marc Lernould
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La boîte à idées BD d'Éric
Le salon de la bande dessinée se tient samedi et dimanche.
Samedi et dimanche, l'association A l'Assaut des Zarts organise son 3e festival de BD de Clairac, avec le scénariste Éric Corbeyran, qui viendra accompagné d'une dizaine de dessinateurs ayant collaboré avec lui. Un auteur très prolifique, mais aussi très organisé.
Comment rencontrez-vous les dessinateurs avec lesquels vous travaillez ?
Certains viennent me voir directement dans mon atelier qui est ouvert à tous et donne sur la rue. D'autres m'envoient des mails en me renvoyant sur leur site ou leur blog. Ou alors, ils me sont proposés par l'éditeur. Pour d'autres, c'est moi qui fais la démarche et qui vais à leur rencontre.
Il m'arrive aussi de temps en temps de croiser un dessinateur lors d'un festival et qu'une idée naisse par la suite d'un échange entre nous. Il n'y a pas de règle.
Ce qu'il faut retenir, c'est que cette rencontre est primordiale et qu'elle doit déclencher l'envie des deux côtés (scénario et dessin). Nos univers réciproques doivent entrer en fusion.
Quelles libertés laissez-vous aux dessinateurs dans la réalisation d'une histoire ?
Mon scénario contient l'essentiel des informations que doit capter le lecteur à la vue d'une case. À partir du moment où cet essentiel est respecté, le reste est laissé à l'entière discrétion du dessinateur. C'est dans ce partage et ce respect de la liberté de chacun qu'un album ressemble à la fois au dessinateur et au scénariste qui l'ont conçu.
Vos genres de prédilection restent le fantastique et le polar ? Jamais de western ?
80 % de ma production est composée de fantastique. J'adore ce genre car c'est une porte ouverte sur l'infini. Mais je suis également très à l'aise lorsqu'il s'agit de traiter la réalité. Il suffit de lire Châteaux Bordeaux pour s'en rendre compte. Je suis actuellement en train de préparer un western. Un western fantastique. On ne se refait pas.
La série Uchronie(s) repart pour un nouveau cycle après une dizaine d'albums. Jusqu'où la prolongerez-vous ?
Je ne prolonge jamais une série pour « ennuyer » le lecteur ni pour gagner de l'argent facilement. Ce ne sont pas mes motivations. D'ailleurs, pour être tout à fait honnête, je n'avais pas prévu de saison 2 pour Uchronie(s). Mais la série a bien marché et l'éditeur m'a demandé d'y réfléchir. Je me suis replongé dans le sujet et j'ai trouvé une bonne idée pour rebondir. Je n'aurais jamais « prolongé » si je n'avais pas trouvé cette idée. Avec ces deux saisons, nous aurons fait le tour, je pense.
L'essentiel de la série « Zodiaque » est par contre publié en un an, pour apaiser l'impatience des lecteurs ?
Le lecteur est un animal aux mœurs étranges qu'il est difficile de cerner (rire). Quand trop de temps s'écoule entre deux bouquins, il n'est pas content, mais quand les livres sortent trop rapidement, il nous le reproche aussi. C'est très difficile de savoir quel rythme adopter. Ce qui est sûr, c'est que le manga a changé la donne en matière de rythme de production et que l'on est amené à chercher des solutions pour accélérer la production. Uchronie(s) avec 3 dessinateurs et Zodiaque avec 12 en sont des exemples.
Un projet qui n'a jamais vu le jour ?
Il y avait Metronom. Ce projet était dans mes cartons depuis vingt ans. Mais depuis que Grun a flashé dessus, c'est un projet qui existe vraiment. Donc je n'ai plus de projet orphelin.
Sud ouest par Emmanuelle Pédezert
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Incollable sur les crobars
Avant de rejoindre Clairac, le dessinateur Aurélien Morinière s'est arrêté au collège Germillac pour présenter son métier aux élèves.
Soufflés. Les élèves de la classe de 5e 6 du collège Germillac sont restés bouche bée lorsqu'Aurélien Morinière a « gribouillé » quelques dessins sous leurs yeux. « C'est bien fait. » « Il va vite t'as vu. »
D'une main gauche assurée, le dessinateur coloriste Aurélien Morinière improvisait une ellipse au tableau. Bluffant, oui. Demandez-leur ce que c'est, « une ellipse », à ces élèves. Ils sont désormais incollables. Certains arpenteront peut-être aujourd'hui le salon de la BD clairacais pour parler « storyboard », « encrage gris », « synopsis », « planche » à la vingtaine d'auteurs invités par « À l'asso des Z'arts ».
Un an de travail
L'ellipse, donc. Une action du personnage suggérée par des images clés sans qu'on la voit concrètement sous les yeux. « C'est pour cela qu'on dit de la bande dessinée que c'est un art invisible. Un jeu de devinettes », décrit le professionnel. Doublement soufflés.
Ce n'est donc pas si simple de fabriquer de bout en bout cette bande dessinée qu'on dévore pourtant en quelques heures ? Les élèves, comme intimidés par ce dessinateur qu'ils étudient en classe depuis le mois de septembre, posent du bout des lèvres les questions. « Vous mettez combien de temps pour fabriquer une BD ? » Environ un an. Aurélien Morinière, très pédagogue (prof dans une autre vie ?) pose lui aussi des questions pour que ces adolescents comprennent bien son métier. « Par quoi on commence, à votre avis ? » Réponse : « Le texte. » Qu'on appelle scénario. C'est un autre professionnel qui se charge de cette partie. Il propose un synopsis (résumé) au dessinateur qui accepte de collaborer au projet.
À partir de là, mûrissent dans la tête de ce dernier les personnages. « Je les invente et je les apprivoise. Ça veut dire que je les dessine dans différentes positions, ou en colère, en souriant, etc. Ensuite, à quoi travaille-t-on ? Dans quoi naviguent ces personnages à votre avis ? » « Dans un bateau ? » ose très logiquement une collégienne… Non, dans un décor.
Sans les noyer dans un flot d'information, Aurélien Morinière leur raconte comment il se documente pour que les lieux semblent les plus réels possible. Naît alors une planche faite de « crobars », comprenez des croquis. Le story-board (la représentation schématisée de l'ouvrage) prend forme. « Comme au cinéma. La BD est un peu l'ancêtre du cinéma. »
Arrivent les phylactères (les bulles), la première ébauche de la bande dessinée, appelée « un crayonné», est prête. « Souvent, on travaille avec un coloriste qui s'occupe de l'étape suivante. Dans certains projets, je m'en occupe aussi. » Les élèves découvrent que l'auteur n'utilise que rarement crayon et gomme. « Je travaille à l'ordinateur. Je dessine avec un stylet sur une tablette. » Un métier étonnant, loin d'être solitaire, « que j'ai découvert à votre âge. Je dessinais beaucoup au collège… », raconte Aurélien. Ou quand ce passionné de l'art invisible partage (presque) tout.