mardi 19 juillet 2011

Exposition Sandrine Revel

Du 19 juillet au 13 août, Sandrine Revel, artiste bordelaise, expose ses peintures dans la galerie de l'espace Beaux-Arts de la librairie MOLLAT. Cela fait trois ans maintenant que cette illustratrice d'albums Jeunesse et auteure de Bandes Dessinées peint.
 

« Je n'ose vous décrire tous les états que la peinture me fait traverser. C'est un exercice compliqué pour moi de vous l'expliquer car ce que je peins est comme un laisser-aller qui m'amène automatiquement vers ce qui m'attirent et ce qui m'obsède depuis toujours : l'enfance et la solitude. Quoique je fasse, bande dessinée, illustration, peinture, je vais naturellement vers eux en essayant de trouver la manière avec laquelle je réussirai à les intégrer.
Ma peinture est figurative proche de l'illustration. Je réserve toujours un espace vide autour de l'enfant, sujet récurant, créant l'absence de la mère, protection ultime. Je cherche à retrouver ce sentiment de vide où l'on est face à soi-même sans le secours de personne. À travers mes peintures, j'essaie de me souvenir de ce jour où j'ai eu peur du bruit de mes propres pensées. Cet instant où l'on réalise, enfant, que l'on est seul et libre, tout ça dans l'inquiétude et "intranquillité".
Le vide en peinture est une notion importante, il est ce fond sur lequel se dégage les formes. Il est pour moi essentiel et je prends beaucoup de plaisir à le travailler en couches et sur-couches de cire plus ou moins importantes laissant naître l'absence ou la présence selon ce que l'on veut y voir. Il est le seul espace abstrait de ma peinture. Il y a aussi la dimension du personnage à l'intérieur du tableau qui doit impérativement être en rapport avec l'espace vide pour ainsi créer l'équilibre. Cette question revient chaque fois que j'aborde un nouveau projet. Je sais que la réponse est dans le recul, c'est en restant à bonne distance du sujet que je le laisse parler. Je peins dans un va-et-vient permanent, évitant ainsi d'être submerger par la passion.
Je travaille dans des tonalités pastels créant une atmosphère de rêve, d'irréalité en y ajoutant de temps en temps un rouge franc pour apporter une note de réalisme.
Les couches de cire donnent un aspect laiteux et velouté au tableau apportant une douceur fragile à l'ensemble.
Le choix de la cire s'est imposé accidentellement. Je faisais des recherches sur la transparence et c'est en faisant tomber une goutte de bougie sur une feuille de papier que j'ai eu l'idée de l'étaler sur un support rigide. Je suis attentive aux imprévus et ce choix là finalement est loin d'être anodin.
Mes enfants sont aussi pâles que la mort et leurs visages sont proportionnellement plus gros que leurs corps, une monstruosité attendrissante. Leurs regards expriment la peur, la surprise, l'attente… à votre guise. Ma démarche est de capter le spectateur et rendre possible un dialogue.
Ce qui me motive avant tout c'est de peindre ou de dessiner quelque chose de nouveaux qui n'apparaît pas sur mes anciens travaux comme pour approfondir ma recherche et ainsi rompre avec ce qui a déjà été fait.
En vérité, je m'acharne à peindre depuis 3 ans, ce que je ne sais dire ou mal exprimer. J'essaie de faire ressentir mes sentiments les plus intimes aux autres sans passer par le langage parlé. »

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