samedi 20 novembre 2010

Sud-ouest enfile des perles

2 articles par Sabine Menet

Une journée en bande bien dessinée

La quatrième édition des Perles de BD accueille aujourd'hui douze bédéistes (hem : auteurs de bandes- dessinées)
  


Depuis sa création il y a 4 ans, Perles de BD assume sa vocation : celle de faire découvrir des auteurs, dessinateurs et scénaristes, de la région, et de les associer à des bédésites reconnus le temps d'une journée. Et ce en respectant le caractère familial d'une manifestation née au Teich et appelée à y rester. Cette année, 12 représentants de l'univers de la BD ont répondu à l'appel.

Les anciens et les nouveaux
Parmi eux des confirmés tels que le scénariste arcachonnais Jean-Claude Bartoll (Insiders, 9/11), le scénariste-dessinateur Phil Castaza et son accolyte Jean-Luc Sala (CIA, le cycle de la peur), le dessinateur de presse Marc Large (Dessins mal élevés), le dessinateur Éric Liberge (Mardi-Gras Descendres), Éric Dérian (Hermine) et le dessinateur teichois Sandro.
Parmi les « nouveaux », on trouvera le dessinateur-scénariste Yannick Marchat (Le Fantôme à la lueur du téléphone), le dessinateur Fabien Didier (La Galère du roi), le dessinateur-scénariste Junien Don (Ver et coquille) et les deux féminines dessinatrices et scénaristes Laureline Mattiussi (L'Île au poulailler) et Bernadette Muraour (Capitaine Fandor). Le caricaturiste Lioyo sera également présent.

Des perles à voir aujourd'hui, de 10 heures à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 heures, à salle des fêtes du Teich

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Le reporter a percé la bulle
 
Ancien reporter, Jean-Claude Bartoll a parcouru les quatre coins du monde avant de devenir scénariste pour la BD. Il participe aujourd'hui au salon du Teich.


Il est arrivé à Arcachon il y a 5 ans. Une décision prise en un jour de quitter Paris. Là, depuis son bureau, encadré de livres, de revues et de BD, il peaufine ses scénarios. À 48 ans, Jean-Claude Bartoll vit une seconde vie. Peut-être même une troisième, voire une quatrième et sans doute pas la dernière. Études de droit, centre de formation des journalistes de Paris, il a fait partie de la seconde promotion des journalistes reporters d'images.
« C'était la première fois que l'on pouvait faire de la télé tout seul, évoque-t-il. Ce dont j'avais envie, moi, c'était de raconter des histoires et d'aller ailleurs. » Cinq semaines après sa sortie du CFJ, il réalise son premier reportage pour l'agence Gama, lequel est diffusé à l'occasion de la première du magazine Reporters de Patrick de Carolis, sur la Cinq. « Un portrait de Christian Lacroix, l'année de son lancement. » Un mois plus tard, il prend la direction d'un véritable ailleurs : la Colombie.

Entre les tirs croisés
« J'y suis arrivé quinze jours après l'assassinat du ministre de la Justice par le cartel de Medellín… J'avais 25 ans et je me retrouvais enfin à faire ce que je voulais. » Parlant de ce pays comme de l'un des plus beaux de la terre, il évoque la tradition de violence politique. « C'est là que j'ai eu l'une des plus grosses peurs de ma vie, coincé entre des tirs croisés… J'ai filmé, mais les images étaient un peu tremblotantes. »
Rencontres, dépaysement, compréhension du monde : durant les années qui suivent, Jean-Claude Bartoll roule sa bosse de pays en pays, à la recherche de cet équilibre. « Et puis on m'a proposé de devenir le rédacteur en chef d'une chaîne câblée (TV Campus). Durant deux ans, j'ai géré une trentaine de journalistes. Une tout autre expérience.»

Mélanger fiction et réalité
Évoquant la « logique » de créer ensuite sa propre structure, Jean-Claude Bartoll explique comment il est passé de l'autre côté en devant producteur. « C'est l'écriture d'un long-métrage, l'histoire d'un jeune garçon et d'une panthère en pays massaï qui, indirectement, m'a conduit là où j'en suis : à mélanger la fiction et la réalité. »
La réminiscence de ses 16 ans et de ses premières planches de BD le pousse alors à soumettre un projet à l'éditeur Dargaud. « J'ai créé Insiders en trois jours ! Ce fut le banco. Dargaud m'a mis en relation avec Renaud Garreta (le dessinateur) et depuis neuf ans nous travaillons ensemble. » La série, qui compte déjà neuf albums, se poursuit. Une adaptation cinématographique américaine est en discussion.

Autour du 11 septembre
Jean-Claude Bartoll continue à plancher. D'autres séries ont vu le jour après « Insiders  : Mékong (Dargaud), L'Agence (Casterman), TNO, Terroriste, Diamants et Mortelle Riviera (Glénat) puis Mafias and Co (12 bis et Arthème Fayard). Il vient de sortir le premier tome d'une nouvelle saga intitulée 9/11 qui, comme son nom l'indique, traite des attentats du 11 septembre 2001.
« C'est un travail chirurgical pour lequel je me documente énormément. Déformation journalistique sans doute… Je continue à y mêler réalité et fiction, ce qui, je pense, est devenu ma marque de fabrique. »
Et quand la BD n'accapare pas tout son temps, le stakhanoviste écrit. Trois romans à la fois en se fixant l'objectif d'en soumettre un au plus tard au printemps prochain. Dessinant à ses heures perdues, il dit bien que l'envie de reprendre la caméra le démange. « J'ai une piste au nord-est du Congo et une autre au fin fond du Chili. » En attendant, c'est au Teich que le baroudeur sédentarisé se dirige pour participer au festival Les Perles de BD. L'occasion d'y rencontrer d'autres auteurs et scénaristes dont certains, à l'image de Jean-Claude Bartoll, ont eux aussi vécu d'autres vies avant de raconter des histoires.

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