Sud ouest par alain montanguon
Guillaume Trouillard, auteur de BD, parcourt la ville avec un groupe d'apprentis dessinateurs dont les carnets de croquis seront exposés.
Guillaume Trouillard, auteur de BD, entouré des stagiaires de Carnet de croquis. photo A. M
Il sont 6 qui ont décidé de passer les vacances loin de la télévision, d'Internet ou de la console de jeux. Mais en prise directe avec la réalité qui les entoure. À savoir leur ville observée différemment qu'à l'accoutumée. Lou, Julie, Mélanie, Robin ou Pierre-Damien se sont inscrits d'eux-mêmes ou sur les conseils de leurs parents à cette « Destination culture » proposée par le service jeunesse et culture de la mairie durant ces vacances de Toussaint.
Depuis lundi, accompagné de Guillaume Trouillard, ils parcourent la sous-préfecture, un crayon dans une main, un cahier dans l'autre. L'idée de ses « carnets de croquis » est de reproduire ce qu'ils voient, « de s'approprier les lieux », explique le dessinateur professionnel de bande dessinée. Ils sont en quelque sorte les enfants à la fois de Léo Drouyn et de Titouan Lamazou. Ils doivent saisir à vif les monuments mais aussi les hommes qui peuplent la ville quotidiennement.
Un roman BD-fleuve
Rendre la perspective, trouver l'équilibre, la symétrie des proportions, repérer les formes, bref apprendre à dessiner. Peut-être se trouve-t-il parmi eux de futurs dessinateurs comme Guillaume Trouillard ?
Lui, dès la maternelle, il avait choisi : il serait dessinateur. Sans approfondir ses propres motivations d'alors, le fondateur de la maison d'édition La Cerise, à Bordeaux, prévient que : « C'est quand même notre premier mode d'expression », faisant référence aux représentations rupestres laissées dans la grotte de Lascaux par « le brave néanderthalien », selon le président de la République Nicolas Sarkozy qui s'est emmêlé les millénaires en le confondant avec le brave Cro-Magnon.
Guillaume Trouillard donc a trouvé sa voie. Depuis sept ans, il se consacre totalement à la bande dessinée. Avec succès puisqu'il a reçu en janvier le prix BD des lecteurs du quotidien national « Libération » pour « Colibri », et le prix international du roman graphique à Angoulême pour « La Saison des flèches ».
À ce propos, il a commencé une nouvelle œuvre, un roman-fleuve en BD, de 300 pages, « muet », dit-il, c'est-à-dire sans texte, dont il a dessiné seulement les 60 premières pages.
Exposés à la médiathèque
Pour l'heure, donc, il encourage les adolescents dans la voie qu'il a choisie. Lou dessine par curiosité, comme Julie, en 4e au collège Atget. Mélanie, en seconde au lycée Max-Linder, a choisi les arts plastiques parce qu'elle veut devenir designer professionnel. Son cahier s'orne de collages et d'aquarelles. Tous se montrent intéressés, attentifs aux conseils de Guillaume Trouillard.
Leurs carnets de voyage seront présentés d'ailleurs samedi, lors de l'inauguration (17 heures) de la bédéthèque à la médiathèque Condorcet (lire ci-contre le programme). Après les rives de la Dordogne et la place Abel-Surchamp, les jeunes stagiaires seront, jeudi, aux Dagueys avec leurs crayons et leurs carnets de croquis.
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