Vous ne connaissez pas Ange le terrible ? C'est gavé la honte. Ce jeune Terrien qui, sur une planète loin loin loin dans l'univers, cherche à se rendre maître de ses habitants. Et se plante bien heureusement à chaque fois, au fil de chutes et de gags qui réjouissent depuis deux tomes les jeunes et plus vieux lecteurs de cette série, démarrée en 2008 chez Glénat.
Les actions en milieu scolaire étant l'une des clés du travail préparatoire du festival Bulles en Hauts de Garonne (avec les Parcours BD), le directeur artistique Jérôme Muzard a proposé aux enfants des groupes inscrits au Parcours Exposition, de mettre en volume l'univers d'Ange le terrible. « Ils ont reconstitué des choses étonnantes », salue Jérôme D'Aviau. Le papa d'Ange est intervenu dans les classes concernées pour évoquer son héros et l'esprit de la BD.
En volume
Jérôme D'Aviau, alias Poipoi ou Poipoipanda, tourneur fraiseur, mécano, étudiant en architecture, « vrai partisan du moindre effort et navigateur à vue », première BD à 35 ans. Auparavant, six ans de Kalisto, le studio de création de jeux vidéo. En 2007 donc, Ce qu'il en reste avec Loïc Dauvillier aux éditions des Enfants rouges, ou la vie de Théo comme un puzzle de souvenirs. Avec le même compère, il participe au joli croisement d'histoires Nous n'irons plus ensemble au canal Saint-Martin, mélancolique variation sur des gens qui ne se parlent plus.
L'an dernier, il dessine un nouveau scénario de Dauvilliers, plus sombre encore : Inès traite de la violence conjugale ordinaire. Sur l'aventure du Canal Saint-Martin, il croise la plume de Sibylline. L'auteure lui propose de participer avec d'autres artistes à un ouvrage érotique collectif : Premières fois, suite de récits courts et très chauds où l'on retrouve le trait de Jérôme mais aussi celui tout aussi girondin d'Alfred le Libournais et de Rica le Bordelais. « On va faire un album complet dans ce style avec Sibylline », annonce D'Aviau. Bonne pioche.
Un conte illustré
L'exposition de ce week-end où les créations scolaires côtoieront les dessins de Poipoi précédera d'un mois la sortie du troisième tome d'Ange le terrible (20 avril). « Il paraît que c'est au quatrième que les ventes vont décoller », sourit Jérôme qui salue l'attitude zen de l'éditeur Tcho. « Oui, je prends les matches les uns après les autres, moi qui déteste violemment le foot ! »
Si vous le questionnez ce week-end, Poipoi vous parlera peut-être du conte illustré qu'il termine, toujours avec Sibylline au scénario et Capucine au lettrage : le voyage d'un petit bonhomme parti à la rencontre de la condition humaine au coeur d'une forêt surprenante. « Le truc dont je suis le plus fier. » Sortie à la rentrée.
Exposition Planète Poipoi au Château Séguinaud samedi et dimanche. Vernissage dimanche à 11 h 30.
Auteur : YANNICK DELNESTE
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