sud ouest de ce jour (article classé dans "livre" et non en "BD" sur le site)
Lauréate du prix Artemisia 2010, Laureline Mattiussi s'impose dans le monde de la bande dessinée avec son deuxième album, L'île au poulailler
Elle aime les cow-boys et les pirates. La démesure et les grands espaces vierges. Et raconter des histoires. Laureline Mattiussi vient de Nancy, y a fait arts appliqués, puis un an de Beaux-Arts à Aix-en-Provence, où il faisait plus chaud.
C'était avant d'entendre parler de ceux d'Angoulême, bien plus intéressants, puisque ses copines lui avaient dit qu'il y avait plein de mecs. En raison de cette fameuse section bande dessinée, où les filles ne se bousculaient pas au portillon. La BD est un genre qu'elle n'affectionnait pas particulièrement à l'époque, mais qu'elle connaît bien car ses parents en sont fans. Ce qu'elle voulait surtout, c'était faire des livres avec des histoires.
« J'ai toujours eu un vrai plaisir à faire exister des mondes un peu abstraits, je suis une glaneuse d'histoires, je vais les chercher, et ce que j'aime, c'est les raconter. C'est pour cela que mes dessins sont très narratifs, j'ai un vrai plaisir à tout détailler. »
Elle a participé à Angoulême à la création du collectif La Maison qui pue, puis, en 2006, a sorti à La Boîte à bulles un premier album intitulé Petites hontes enfantines.
Le goût de la démesure
Mais c'est avec L'île au poulailler qu'elle accroche le regard et l'intérêt des aficionados. Il faut dire que l'histoire est hors normes, haute en couleur et un peu barrée, avec une femme pirate comme héroïne et des dialogues des plus truculents. « J'aime la démesure, je ne sais dessiner que comme cela. Et j'aime les pirates, leur révolte et leur obstination. Contrairement à d'autres malfrats, ils renonçaient totalement à la société, et vivaient dans un espace plus du tout balisé, vide, intemporel, avec l'idée de la mort imminente. Ils prenaient congé du monde. Tout est à accomplir, donc. »
L'auteur qu'elle est (scénariste et dessinatrice) a lu beaucoup de choses sur le sujet mais reste finalement néophyte, car ces pirates qui refusaient le monde n'ont pas eu de descendance, et souvent pas de sépulture. La seule trace qui reste d'eux s'est faite via la littérature, la romance. Et la BD dorénavant.
Second tome au printemps
Pour cet album remarqué (et sélectionné pour Angoulême), elle a reçu début janvier le prix Artemisia, qui récompense les femmes auteurs de BD. Que pense-t-elle de cette distinction ? « Je comprends la démarche et le discours de Chantal Montellier, fondatrice du prix, et je sais que les femmes ont mis du temps avant de se lancer dans la BD, hormis quelques figures comme Bretécher. Mais les choses changent, et je fais partie d'une génération qui peut ne plus penser à cela. »
Installée dans un atelier qui réunit Nicolas Dumontheuil, Jean-Denis Pendanx ou David Prudhomme, Laureline met les dernières touches au second tome de L'île au poulailler, qui sortira au printemps. Et pense déjà à son futur projet, une histoire qui se déroule dans les bas-fonds de l'Antiquité romaine.
Laureline Mattiussi sera ce soir, à 19 heures, à l'Espace Saint-Remi de Bordeaux, en compagnie de Chantal Montellier, dans le cadre du festival Bord'images (05 56 79 39 56). Puis, le 20 février, en dédicace à la Fnac Paris, avant d'enchaîner les festivals (Bulles en Hauts-de-Garonne, Étonnants voyageurs...).
Auteur : Céline musseau
Lauréate du prix Artemisia 2010, Laureline Mattiussi s'impose dans le monde de la bande dessinée avec son deuxième album, L'île au poulailler
Elle aime les cow-boys et les pirates. La démesure et les grands espaces vierges. Et raconter des histoires. Laureline Mattiussi vient de Nancy, y a fait arts appliqués, puis un an de Beaux-Arts à Aix-en-Provence, où il faisait plus chaud.
C'était avant d'entendre parler de ceux d'Angoulême, bien plus intéressants, puisque ses copines lui avaient dit qu'il y avait plein de mecs. En raison de cette fameuse section bande dessinée, où les filles ne se bousculaient pas au portillon. La BD est un genre qu'elle n'affectionnait pas particulièrement à l'époque, mais qu'elle connaît bien car ses parents en sont fans. Ce qu'elle voulait surtout, c'était faire des livres avec des histoires.
« J'ai toujours eu un vrai plaisir à faire exister des mondes un peu abstraits, je suis une glaneuse d'histoires, je vais les chercher, et ce que j'aime, c'est les raconter. C'est pour cela que mes dessins sont très narratifs, j'ai un vrai plaisir à tout détailler. »
Elle a participé à Angoulême à la création du collectif La Maison qui pue, puis, en 2006, a sorti à La Boîte à bulles un premier album intitulé Petites hontes enfantines.
Le goût de la démesure
Mais c'est avec L'île au poulailler qu'elle accroche le regard et l'intérêt des aficionados. Il faut dire que l'histoire est hors normes, haute en couleur et un peu barrée, avec une femme pirate comme héroïne et des dialogues des plus truculents. « J'aime la démesure, je ne sais dessiner que comme cela. Et j'aime les pirates, leur révolte et leur obstination. Contrairement à d'autres malfrats, ils renonçaient totalement à la société, et vivaient dans un espace plus du tout balisé, vide, intemporel, avec l'idée de la mort imminente. Ils prenaient congé du monde. Tout est à accomplir, donc. »
L'auteur qu'elle est (scénariste et dessinatrice) a lu beaucoup de choses sur le sujet mais reste finalement néophyte, car ces pirates qui refusaient le monde n'ont pas eu de descendance, et souvent pas de sépulture. La seule trace qui reste d'eux s'est faite via la littérature, la romance. Et la BD dorénavant.
Second tome au printemps
Pour cet album remarqué (et sélectionné pour Angoulême), elle a reçu début janvier le prix Artemisia, qui récompense les femmes auteurs de BD. Que pense-t-elle de cette distinction ? « Je comprends la démarche et le discours de Chantal Montellier, fondatrice du prix, et je sais que les femmes ont mis du temps avant de se lancer dans la BD, hormis quelques figures comme Bretécher. Mais les choses changent, et je fais partie d'une génération qui peut ne plus penser à cela. »
Installée dans un atelier qui réunit Nicolas Dumontheuil, Jean-Denis Pendanx ou David Prudhomme, Laureline met les dernières touches au second tome de L'île au poulailler, qui sortira au printemps. Et pense déjà à son futur projet, une histoire qui se déroule dans les bas-fonds de l'Antiquité romaine.
Laureline Mattiussi sera ce soir, à 19 heures, à l'Espace Saint-Remi de Bordeaux, en compagnie de Chantal Montellier, dans le cadre du festival Bord'images (05 56 79 39 56). Puis, le 20 février, en dédicace à la Fnac Paris, avant d'enchaîner les festivals (Bulles en Hauts-de-Garonne, Étonnants voyageurs...).
Auteur : Céline musseau
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