vendredi 26 février 2010

pas de raging bordelais

Hier soir, pas de Raging bulles à Bordeaux.
Une BD d'un bordelais était chroniquée, mise en liste par le marseillais !
Qu'allons nous devenir ? Que faut-il faire ?

- Des discutions, il ressort du public que cette règle est paradoxale : nous n'aurons aucun avis, aucune remarque d'une BD d'un auteur bordelais, dont nous savons qu'ils sont légion, et qu'ils sont proches de nous. Pour ça, il faudrait aller à Marseille...
Nous, dans le public, nous moquons bien de connaître l'origine du dessinateur.

- De la part du représentant des chroniqueurs (Xavier d'album) : il parait impossible d'avoir un avis juste (non biaisé) d'une BD dont l'auteur est un ami, une connaissance, un booster de vente lors des dédicaces (y a des dédicaces à album ?). C'est vrai que ce n'est pas évident de dire qu'on n'aime pas une BD en face de l'auteur. M'enfin, c'est le boulot d'un chroniqueur me semble-t-il. Et Xavier de finir par cette sentence en bois : sur les 2/3 dernières années, il n'y a pas eu de mauvaises BD bordelaises... preuve que c'est difficile d'être objectif.
Tout avis est subjectif, lié à son histoire, ses premières lectures, ses révélations... à un truc déconnecté de toute raison... Le choix (comme l'erreur) est humain, et cet aspect (connaître l'auteur) est un élément qui le construit. Et puis on peut avoir peu goûté un bouquin (Felix, tiens !) d'un auteur (Durieux) qu'on aime habituellement ! Et c'est peut-être bien de lui dire.
- Johanna, chroniqueuse occasionnelle et auteure, avoue que cet embargo sur les bordelais permet de sauver la paix dans le grand ménage des auteurs du cru. On arriverait à des "pourquoi j'ai jamais été chroniqué ?" pourquoi on dit du mal de mon bouquin ?" Problème de jalousie, d'immaturité ? Toujours est-il qu'une vitrine est toujours bonne à prendre dans cette période de mégasurproduction... où Johanna avoue n'avoir trouvé que 2 critiques de son dernier album sur internet. Et c'est bien dommage.
- Coté organisation, Eric avoue ne pas vouloir gérer les crises d'auteurs mal chroniqué, pas défendu (car non : le climat bordelais n'est pas magique, et certaines BD sont parfois mauvaises), ou pas chroniqué (comme s'ils ne pouvaient pas comprendre qu'il est impossible de causer de l'immense production bordelaise... tiens, il n'existe que 4 DVD/portraits d'auteurs réalisés). 9-33 promeut la BD locale, et à ce titre ne peut se permettre de froisser la susceptibilité d'un auteur. Mais bon, les propos d'un chroniqueur n'engagent que lui, forcément.

Donc, on botte en touche, et on ne parlera pas des bordelais à Bordeaux !!

Et c'était vraiment con, parce qu'en plus l'auteur chroniqué était là (Besseron pour Mélo Bielo)... on aurait pu se rendre compte de l'épaisseur ou non de la langue de bois ! Il aurait pu nous dire son ressenti.

Pour aller à l'encontre de tout ça, je me rappelle avoir entendu lors d'un raging, Guillaume Trouillard critiquer sévèrement une BD de Bertail, qu'il connait bien, et dont il apprécie le travail par ailleurs. Critiquer aussi avec enthousiasme une BD de Vivès, avec justesse (comme toujours, mais je suis un fan des 2 Guillaume).
L'exercice est ardu, mais est possible.
En fin de Raging, j'ai aussi entendu Eric glisser qu'il fallait suivre avec attention la sortie de La saison des flèches... formidable BD de bordelais.

Le problème tiens peut être dans la composition du jury : les gros trucs mainstreams (belles daubes delcourienne ou humanos-solistes) sont, sans surprise, méchamment critiquées. Et ça se comprend, la culture d'un vieux lecteur l'emmène sur d'autres pistes que les chemins balisés des ptits jeunes. Je ne lis plus les mêmes BD qu'il y a 20 ans : la lecture de Comanche, Luc Orient, Aquablue ou La nef des fous a fait de moi le lecteur que je suis aujourdhui, mais je ne lis plus ça. Sauf qu'il faut que quelqu'un les défende aujourdhui, pour le jeune lecteur qui grandira.

J'avais demandé en fin d'un raging décevant (les chroniqueurs peu emballés par la sélection du mois) qu'ils terminent chacun par un conseil de lecture, un truc lu hors de cette contrainte. Terminer par une note positive.

Ski srait bien aussi, c'est de faire parfois un raging avec des bonnes vieilles BD, que le public a lu, pour qu'il puisse participer mieux (on vient généralement pour se faire un avis, pour chercher un conseil d'achat). Un truc sympa aussi, que j'ai vu à la bibli du CNBDI, c'est une rencontre où quelques lecteurs viennent avec leur BD, en parler, les défendre, échanger avec les autres... (ma bibliothèque manque de bibliothéquaire motivé...)

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