La 11e édition du festival de BD Bulles d'Aire se tiendra du 5 au 7 décembre, au Centre d'animation, à la médiathèque et à la salle de l'Orangerie d'Aire-sur-l'Adour
au programme :
Trois expositions seront présentées : Dessins de saison de Jean Harambat du 5 au 7 décembre
Au fil de l’art de Gradimir Smudja, du 3 au 10 décembre
Les Italiques d’Alfred, du 3 au 10 décembre.
Lecture dessinée illustrée par Alfred : Ferdinand de Lucie Braud avec Lucie Braud et Dominique Rateau. Médiathèque d’Aire sur l’Adour, vendredi 5 décembre à 19h.
Concert dessiné : admirateur de Charles Trénet, le Fou chantant, avec Jules Thévenot et Jean Harambat. Médiathèque d’Aire sur l’Adour, dimanche 7 décembre à 10h45.
Projection de Sous les bulles, samedi 6 décembre
les auteurs présents :
Alfred, Jean-Baptiste Andreæ, Guilhem, Cécile, Fred Campoy, Damour, Isabelle Dethan, Emmanuel Despujol, Bruno Duhamel, Ernst, Marie Gloris, Thierry Gloris, H. Tonton, Jean Harambat, Julien Maffre, Nicolas Mitric, Marc Moréno, N'Guessan, Christelle Pécout, Pixel Vengeur, Sandro, Amélie Sarn, Xavier Saüt, Stan Silas, Gradimir Smudja, Patrick Sobral
sud ouest du jour par Charles Latterrade
RépondreSupprimerLa BD affiche son festival
Le 11e festival Bulles d'Aire, exclusivement consacré à la BD, ouvrira ses portes vendredi 5 décembre sur les trois sites aturins de la médiathèque, de l'Orangerie et du centre d'animation. Expositions, dédicaces, rencontres, concert dessiné… Nous aurons l'occasion de revenir sur le programme.
C'est le Franco-Yougoslave Gradimir Smudja qui est le parrain de cette édition et en a signé l'affiche. Heureux petit Aturin qui lit Vincent et Van Gogh sur un banc de la place du Commerce et dont les compagnons de lecture s'appellent Henri de Toulouse-Lautrec, Léonard de Vinci, Gustave Klimt, Vincent Van Gogh et Pablo Picasso. Gradimir Smudja n'a pas une production pléthorique (Vincent et Van Gogh, Au cabaret des muses, Au fil de l'art...) mais il est représentatif de l'évolution de la BD depuis les années 80.
Oeil décalé
Laurence Morillon et Marie Cisowski, bibliothécaires à la médiathèque, nous éclairent : « Au début des années 80, de petites maisons d'édition ont promu une BD différente qui ne soit pas seulement une distraction : la BD est maintenant un genre très varié qui peut aller jusqu'à toucher l'intime comme David B. qui décrit une maladie mentale dont souffre son frère ; la BD est devenue documentaire comme celles de Davodeau où un vigneron et un dessinateur échangent leurs savoirs, d'autres retracent une lutte syndicale… Il y a même une « Revue dessinée » qui fait des reportages en BD. Smudja est dans cette mouvance : son parti pris est de jeter un œil décalé sur les artistes mais tout cela s'appuie sur une phénoménale connaissance de leur vie, des conditions dans lesquelles ils ont produit, de leurs querelles. Mais Smudja a en plus un talent graphique hors pair lui permettant de recréer dans une vignette de quelques centimètres carrés l'atmosphère d'un peintre, d'un décor favori. »
Au-delà de l'affiche, on pourra d'ailleurs le vérifier dans l'exposition que lui consacre le festival du 3 au 10 décembre où il exposera - et commentera - certaines planches originales d'Au fil de l'Art qui retrace l'histoire de la peinture de Lascaux à Picasso.
sud ouest du jour par Charles Latterrade
RépondreSupprimerAlfred n’a pas une pâte tranquille
Une onzième édition bien étoffée
Le festival Bulles d’Aire démarre aujourd’hui. Au menu jusqu’à dimanche, expositions, rencontres, créations et dédicaces
Bulles d’aire Le festival de BD d’Aire-sur-l’Adour accueille Alfred, qui a reçu le prix du meilleur album 2014 à Angoulême. Un artiste qui ne sait pas rester en place.
Considérant que les seules dédicaces ne pouvaient motiver l'intérêt profond d'un large public, Laurent Pagès, directeur de la médiathèque aturine, a souhaité enrichir le festival par trois expositions qui font découvrir la BD autrement. Les planches de Smudja Au fil de l'Art sont déjà exposées à la médiathèque jusqu'au 10 décembre. Jean Harambat dévoile aujourd'hui à dimanche les planches de dessins et aquarelle de sa chronique L'Air du temps, qu'il crée pour Le Mag de Sud-Ouest.
Deux performances
Le dessinateur Alfred exposera des dessins sur l'Italie utilisés comme autant de décors dans Come Prima. Il se lancera ce soir à 19 heures, à la médiathèque, dans l'illustration d'une lecture à haute voix de Ferdinand, réalisée par deux comédiennes, dont l'auteur, Lucie Braud. Jean Harambat se livrera à l'illustration d'un concert de Charles Trenet : à la musique, Jules Thévenot, au dessin Jean Harambat qui livrera en temps réel ce que lui inspirent les compositions du Fou chantant (dimanche, à 10 h 45, à la médiathèque). Un documentaire sur la réalité économique de la BD franco belge sera projeté demain, à 14 heures, à la médiathèque. On n'oubliera pas le travail de tous ceux à qui le festival a donné carte blanche : les élèves d'Eugénie ou Barcelonne, l'atelier Renc'Art animé par Benoît Bordez, l'univers décalé de Fernie où une souris maltraite un chat…
des photos dans sud ouest du jour
RépondreSupprimerSmudja, Alfred, Harambat, files d'attente, ateliers lecture...
http://www.sudouest.fr/2014/12/06/aire-sur-l-adour-26-auteurs-de-bd-en-dedicaces-tout-ce-week-end-1760001-3452.php
Sud ouest du jour par
RépondreSupprimerbenoît martin
Abuser des auteurs peut nuire à la santé de la BD
Ce dimanche, 26 dessinateurs vont se plier bien volontiers à la séance de dédicaces. Mais attention, « passion » et « don » ne doivent pas rimer avec « pigeon ».
Un bout de table nappé de rouge, une petite lampe de bureau, quelques cafés et une bouteille d'eau : c'est parti pour le marathon des séances de dédicaces. Hier, toute la journée, les 26 auteurs de bande dessinée, invités du 11e festival Bulles d'Aire, ont fait don de leur personne. Enchaîner les dessins, pendant six à huit heures, pour les offrir à des admirateurs inconnus : c'est de l'abnégation. Bis repetita aujourd'hui. Dans la grande salle du centre d'animation, vont encore se dessiner des files d'attente de bédéphiles, dont la longueur sera proportionnelle à la notoriété de l'auteur stakhanoviste.
Le plaisir de l'attente puis de la rencontre avec son dessinateur préféré. La joie de voir sa main se saisir du crayon pour transformer le trait en œuvre. La satisfaction d'emporter une œuvre unique et personnalisée, qui plus est gratuitement. Comment imaginer un festival de bande dessinée sans ce rituel ?
« Les séances de dédicaces ? Les auteurs se posent de plus en plus de questions. Avec tous ces dessins qui sont revendus sur Internet, ça commence vraiment à gueuler », explique Amélie Sarn, scénariste dans la BD depuis vingt ans. « Vendredi soir, c'est revenu dans le débat. Quelques dessinateurs étaient très remontés », confirme Laurent Pagès, le directeur des médiathèques de la Communauté de communes d'Aire-sur-l'Adour, organisateur du festival.
Il suffit de taper « dédicaces BD » sur eBay pour tomber sur plus de 6 900 références, mises à prix de 1 euro à 2 500 euros. Qu'un passionné revende ses dédicaces parce qu'il disperse sa collection, dix ou quinze ans près, passe encore… Mais que des « professionnels » écument les festivals pour mettre en vente leurs prises quelques heures après, ça ne passe pas.
« Ça fait trois mois que je fais des dédicaces. Il y a quatre ou cinq personnes que je vois partout. Mais comment juger, en face-à-face, si l'on a affaire à des collectionneurs passionnés ou à des vautours mercantiles ? », se demande Emmanuel Despujol qui vient de sortir son premier album.
Participer à un festival, c'est donner trois jours de son temps. Cela permet de se faire connaître, de rencontrer son public et ses collègues. « Mais ce n'est pas ça qui met du beurre dans les pâtes », souligne le dessinateur Stan Silas. Et ce sont autant de précieuses heures qui ne seront pas consacrées à un prochain album. Le marché des dédicaces pose la question du statut et des revenus des auteurs de BD de manière aiguë.
Comment se faire rémunérer ce temps de travail, de concentration, de création ? « Vous avez déjà vu un boulanger, un médecin ou un plombier travailler gratuitement, insiste Amélie Sarn. J'entends régulièrement dire que, de toute façon, c'est pas grave car c'est de la passion, du plaisir ! »
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Abuser des auteurs peut nuire à la santé de la BD
Ce dimanche, 26 dessinateurs vont se plier bien volontiers à la séance de dédicaces. Mais attention, « passion » et « don » ne doivent pas rimer avec « pigeon ».
Faire payer ? À qui ?
Une des solutions serait de faire payer les dédicaces par les festivals. « Si on ne rémunère pas mon travail, je ne viens plus. Cela fait quinze ans que j'écume les festivals. Après des centaines d'heures et des milliers de dessins, ça suffit ! Le milieu de la BD connaît une paupérisation croissante », explique l'auteur Mitric. Bulles d'Aire rémunère ses 26 auteurs invités en droits d'auteur. « 150 euros, ce n'est pas grand-chose mais c'est déjà ça, précise son directeur, Laurent Pagès. On est une exception ».
Et pourquoi ne pas faire payer la dédicace au public. « Ne serait-ce que 2 ou 4 euros… Avec 100 dessins en un week-end, je suis preneur », glisse Stan Silas. « Ce serait dommage de faire payer les vrais passionnés et les gens bien à cause de quelques profiteurs », soutient Amélie Sarn.
Défendre la générosité, préserver coûte que coûte la gratuité et la beauté de la rencontre… « Globalement, tous les auteurs continuent à jouer le jeu. On est là pour échanger et offrir un petit souvenir, explique le dessinateur Marc Moréno. Moi, j'ai une vingtaine de petits dessins que je personnalise avec un petit mot. Ça me prend pas trop d'énergie. Le reste du temps, je discute. Si les gens veulent un dessin fignolé et mis en couleurs, ils n'ont qu'à m'appeler à l'atelier. J'ai une liste de prix ! »