L'Italie d'Alfred sur France inter

Comment faire sortir la BD de ses cases ? Comment rénover le genre du festival de BD ? Le festival Regard 9 à Bordeaux ouvre des pistes du 19 mai au 1er juin 2014. Pas de séances de dédicaces, mais des performances, des expositions, des concerts dessinés, et un artiste à qui on donne carte blanche. Cette année, c’est Alfred, l’auteur de la BD Come Prima, fauve d'or 2014 à Angoulême. A travers une exposition (Italiques) et un film (Vaporetti di notte), il a choisi d'évoquer son Italie. Celle de ses origines et de sa renaissance.
« Visite guidée » de l’exposition Italiques

Dans sa présentation de l’exposition, Alfred explique : "Italiques n’est qu’une proposition. Pas l’Italie, mais une vision affective et subjective de mes Italie, à travers des lieux dans lesquels j’ai grandi, vécu ou suis mort. Cette exposition en est une traduction dessinée".

Et c’est un autoportrait de cet auteur sensible qui se dessine au travers de sa retranscription de l’Italie. Il n’hésite pas à confier ses périodes de fragilités, parties intégrantes de son histoire avec le pays. Il a aussi profité de l’espace de liberté de la carte blanche pour tester des formes, des formats, et des styles nouveaux. Très investi, Alfred a créé plus de 200 dessins originaux.

"J’ai un rapport étrange avec Naples." Quand Alfred est arrivé là-bas la première fois, il allait mal, et cette ville en mouvement l'a terrifié. Mais dans le même temps, il s'est retrouvé un peu dans ce chaos. Pour l'exposition, il a voulu se réconcilier avec la ville.
A Naples, Alfred est fasciné par les vespas. Souvent on en croise avec plusieurs personnes dessus. Les vespas deviennent alors des créatures. Alfred s’amuse avec l’aspect chimérique de ces deux-roues

Les Cinque Terre, sur la côte ligure, est le lieu d'où est originaire sa famille. Avec des images au feutre qui forment un patwork, Alfred a voulu se replacer dans l'état d'esprit du petit garçon de 6 ans qu'il était lorsqu'il y allait en vacances. Il donne à voir l'enfant qu'il a été.

Une partie de l'exposition est consacrée à Venise. Alfred y a vécu 4 ans quand il est devenu père. Il sentait qu'il y avait une urgence à renouer avec sa culture par peur de ne plus pouvoir la transmettre. C'est à Venise qu'il a redécouvert sa part italienne enfouie, une richesse transmise par son père. Alfred a beaucoup arpenté la cité des Doges, en particulier la nuit. Il a tiré partie de son énergie onirique et magique dans ses dessins vénitiens.

des images et des paroles sur le site de la radio