Sud ouest du jour par Sylvain Petitjean
Le dessinateur libournais Julien Mariolle espère publier les aventures de Yul et sa clique grâce à la mobilisation des lecteurs via un financement participatif.
Le compte à rebours défile. Objectif : atteindre en une petite vingtaine de jours au moins 75 % du financement nécessaire à l’édition du premier album de Yul et sa clique, soit 9 750 €.
Pariant sur le soutien des internautes pour financer ce projet, Julien Mariolle, un auteur dessinateur libournais de 34 ans, s’est lancé dans cette aventure avec la plateforme participative Sandawe en 2012.
Si le projet éditorial initial a un peu végété l’an dernier, il a été révisé cette rentrée et suscite depuis davantage d’intérêt auprès des internautes qui ont déjà constitué 35 % du budget total attendu pour éditer les 5 000 premiers exemplaires des aventures de Yul.
Un adulescent
Il faut dire que l’on s’attache facilement au personnage. Sympa, drôle, naïf et gaffeur, Yul est ce qu’on appelle un « adulescent », passionné de jeux vidéos et de science-fiction qui rêve de réaliser des films. Mais sa vie se complique un peu lorsqu’il décide d’emménager avec sa copine Sam, maman des jumelles Liz et Lola. Pas facile d’endosser le rôle de papa de substitution lorsqu’on a soi-même gardé un pied dans le monde de l’enfance…
« C’est le premier projet personnel sur lequel j’ai travaillé », explique Julien Mariolle qui a réalisé scénario, dessins et colorisation de ces planches de six cases publiées dans « Le Journal de Spirou » entre 2010 et 2011. « Les gags vécus par Yul sont inspirés de ma propre vie. Au début, je dessinais ça pour moi et mes proches, et je gardais ces dessins au fond de mes cartons. »
Sur près de 160 historiettes, la moitié seulement est retenue pour « Spirou ». « Épaulé par mon éditeur, j’ai dû réaliser un vrai tri pour en retenir 88 au total », explique Julien Mariolle. « Respecter des contraintes ne m’a jamais posé problème. Là par contre, c’était à moi de poser mes propres limites. J’ai dû éliminer des gags que j’adorais, mais qui ne s’inscrivaient pas du tout dans la narration et le fil rouge de la série. »
Or cette démarche était indispensable pour que le caractère de Yul ressorte aux yeux du lecteur et que son histoire avance.
À la fin de sa collaboration avec Dupuis, Julien Mariolle a récupéré tous les droits sur son personnage et sa série Yul et sa clique. Mais tout ce petit monde s’est endormi au fond d’un carton.
Une rencontre avec Midam, l’auteur de Kid Paddle, ce gamin fondu de jeux vidéos, lui permet alors d’intégrer le studio Mad Fabrik au sein duquel il collabore sur la réalisation de plusieurs albums de Game over ou de Greeny, la mascotte du magazine pour enfant Wapiti. « Je suis un travailleur de l’ombre, mais ça ne me dérange absolument pas ! » confie Julien Mariolle. « Depuis deux ans, j’apprends de nouvelles techniques comme l’encrage au pinceau. Je suis heureux qu’on me prête ces supers jouets ! »
« Une gym perpétuelle »
Et même s’il contribue à des albums rassemblant plusieurs dessinateurs autour de personnages créés par d’autres, Julien fourmille d’idées. « C’est comme une gym perpétuelle : je remplis des carnets de croquis de nouveaux personnages et de scénarios possibles… » Mais le Libournais aimerait maintenant voir grandir Yul.
« La mobilisation des lecteurs commence à prendre sur le site Sandawe plutôt fréquenté jusqu’ici par des amateurs de lignes plus réalistes et aventurières », constate Julien Mariolle qui découvre un peu l’animation d’une communauté virtuelle via les réseaux sociaux. Avec humour, il égrène les pourcentages atteints de la collecte en publiant un nouveau dessin sur sa page Facebook chaque fois qu’un palier est franchi.
Selon le montant de leur participation, les « édinautes » qui contribueront à donner une nouvelle vie à Yul, verront leur nom inscrit dans l’album, recevront une planche dédicacée ou un dessin original. Si les 75 % du budget sont atteints, l’éditeur Sandawé s’engage à publier l’album. Verdict le 15 octobre prochain.
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