Au théatre de Prudhomme

"Quadra, attention fragile" dans Sud ouest par Sabine Menet
J'en parlais ici
  




Après "Compagnes et Compagnies" qui a réuni sur scène habitants et artistes, la Caravelle accueille ce samedi la dernière création de la compagnie Anamorphose. Avec « Le Ventre de papa », le metteur en scène Laurent Rogéro renoue avec le solo. Loin de la dernière création collective, il investit la scène de manière intimiste et introspective.
   
« Sud Ouest » Comment est né « Le Ventre de papa » ?
De plusieurs influences. De l'observation de gens de ma génération, des post 68. J'ai été frappé par le fait qu'ils soient, à 40 ans, souvent posés dans leur métier, leur couple ou leur famille, mais que cette construction se révèle tellement fragile. Je vois ces adultes, responsables, perdre pied. Ce qui dénote que leurs bases sont fragiles. Leur éducation, leur culture, leurs valeurs sont en rupture. Alors c'est cela dont j'ai eu envie de parler : d'un homme qui a du mal à trouver sa place.
Vous avez fait appel à un auteur de bande dessinée. Pourquoi ?
J'ai eu envie de jouer avec d'autres influences. Je trouve que les BD pour adultes posent un regard très juste sur les choses avec une économie de mots très parlante. David Prudhomme (NDLR : l'auteur a été primé à Angoulême en 2010 pour Rébétiko) a ainsi réalisé une série de dessins traduisant l'imaginaire, l'inconscient du personnage que j'incarne.
Heureux de vous retrouver seul sur scène ?
Oui, j'avais besoin de rassembler et d'épuiser l'énergie à la source. Pour autant, je n'ai jamais vraiment coupé avec le solo puisque « Dom Juan » continue à tourner et que « L'Enfant sur la montagne » a pris fin seulement en juin dernier (NDLR : deux pièces où l'acteur est seul en scène).
Comment s'est passée la première (à Bègles, le 30 septembre dernier) ?
Ce fut un grand soulagement ! J'avais vraiment l'impression d'être en mode risque avec ce spectacle. Je me demandais si le public allait suivre. Et il l'a fait. Il n'a pas perçu cette pièce comme nombriliste. Ce qu'elle n'est évidemment pas.
Planchez-vous déjà sur un nouveau projet ?
Oui. Il s'agit d'une adaptation de « Don Quichotte » pour cinq acteurs. Outre le pourfendeur de moulins à vent et son compagnon Sancho Panza, trois rôles reviendront à un cœur de narrateurs, musiciens, manipulateurs. Le spectacle sera en effet très visuel. Un théâtre d'objets permettra de matérialiser les délires de Don Quichotte.

Le Ventre de papa, aujourd'hui samedi 9 octobre à 20 h 30 à la Caravelle. Tarifs : de 6 à 12 euros.